726 kg consommés par habitant chaque année dans le Nord… plus qu’en Suisse
Depuis 2000, la consommation nationale par habitant a doublé pour atteindre 470 kg, mais le Maroc reste loin des pays comparables. En terme régionale, des disparités sont également  relevées.
La consommation du ciment a connu un certain dynamisme ces dernières années, ce qui laisserait penser que ce marché tend vers son niveau de maturité. Avec une augmentation de ventes de 7% en moyenne par an depuis 2000, ayant in fine favorisé la consommation de ciment par habitant qui a presque doublé, passant de 240 à 470 kg en une décennie. Une progression qui ne suffit cependant pas à placer le Maroc dans les moyennes de consommation observées dans des pays à niveau de développement similaire. A titre de comparaison, l’on compte actuellement 538 kg de ciment consommés par habitant en Egypte quand la Turquie affiche 568 kg.  Toutefois, rapportée au plan des régions, le Maroc soutiendrait la comparaison avec ces pays et ferait même mieux.  En effet, il ressort que la consommation de ciment par habitant dans certaines zones géographiques se situe à des niveaux nettement plus élevés que la moyenne nationale. Dans ce sillage, la région de Tanger-Tétouan arrive en tête dans tout le Maroc en 2011 avec une consommation annuelle de 726 kg par habitant contre 637 kg par exemple pour la Suisse. Les spécialistes avancent d’ailleurs  que cette zone tend déjà vers un essoufflement structurel de sa consommation. L’Oriental lui emboîte le pas avec un niveau tout aussi notable de 713 kg par habitant. Suivi d’assez loin par  la région de L’Ouest (Grand Casablanca et Chaouia-Ouardigha) boucle le trio de tête avec une moyenne approchant les 600 kg par habitant. Un cran en dessous, la région Sud (Souss-Massa Draa, Guelmim Es-Smara, Laâyoune Boujdour Sakia El Hamra et Oued Ed-Dahab Lagouira) affiche une moyenne de 542 kg/h. Enfin, le Sud-Centre (Marrakech-Tensift-Haouz, Doukkala-Abda et Tadla-Azilal) et le Centre Nord-Est (le Gharb, Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Meknès, Fès…) en dernier  avec des moyennes de consommation avoisinant au mieux les 500 kg/h. Par ailleurs, cette disparité régionale, proviendrait  du fait que les cimentiers aient implanté leurs capacités de production ces dernières années sans chercher à établir une adéquation optimale entre l’offre et la demande par région. Une situation qui a le mérite de dissuader la consommation dans les régions moins couvertes par l’offre. On remarquera d’ailleurs que la région de l’Ouest centralise la plus grosse capacité de production au niveau national avec une part dépassant 36,5% alors que cette région n’arrive qu’en troisième position en termes de consommation avec plus de 19% de la demande nationale, ce qui crée un excédent de production dans la région qui dépasse actuellement 3,6 millions de tonnes. Les couts de combustibles n’aidant, des stratégies visant la redirection des excédents dans les régions porteuses, ne peuvent être optimales, d’où la nécessité pour les opérateurs de s’implanter directement dans les zones géographiques plus prometteuses, principalement le Sud-Centre et le Centre-Nord, dont la consommation par habitant demeure actuellement en dessous de la moyenne nationale. Une stratégie qui est d’ailleurs déjà mise sur pied (par exemple, l’extension par Holcim de son usine à Fès prévue pour la mi-2012).
Cet investissement, plus affirmé dans les régions recelant un fort potentiel de croissance, devrait à terme porter la consommation nationale de ciment à 600 kg/h, selon les professionnels, et ce, grâce à une montée en régime suscitée par la volonté gouvernementale de combler le déficit en logements qui se chiffre  actuellement à 840 000 unités, et  l’objectif est de le réduire de plus de la moitié sur les 5 prochaines années pour le ramener à 400 000 unités.
source: La vie éco