Le plan des professionnels du sable pour lutter contre la rente et l’informel
Ils ont élaboré une étude chiffrée détaillant les tares à chaque chaînon de l’activité. Pour mettre de l’ordre dans le secteur, ils proposent de limiter les prélèvements de sable selon les différentes sources d’approvisionnement. L’axe Tanger-El Jadida absorbe plus de 45% de la production nationale de sable.
Décidé à mettre fin aux problèmes qui jonchent le secteur du sable de constructions (Vente au noir, pillage, transport anarchique, absence de contrôle qualité, spéculation, ruptures d’approvisionnement fréquentes, procédures d’autorisation peu transparentes), les professionnels de la filière réunis sous la bannière de l’Association des professionnels du sable (APS), une organisation qui regroupe le peu d’opérateurs exerçant sur le circuit formel du marché, ont élaboré une étude, cernant plusieurs aspects du secteur, allant des réserves disponibles aux modèles économiques d’exploitation du sable, «cette étude se veut être une base pour discuter rationnellement de ce secteur au bénéfice de la communauté et des investisseurs» , explicite Hassan Jai, président de l’APS.
Une analyse complète a de fait été réalisée aussi bien sur le volet offre que le volet demande. Il en ressort que la consommation en sable pour la construction s’élève actuellement à 32 millions de tonnes (ou 21,4 millions de m3). Ce à quoi il faut ajouter ce qui est affecté aux bétons bitumineux et aux graves bitumineuses, totalisant plus de 2,3 millions de tonnes. De même, la première source de débouchés est l’axe Tanger-El Jadida, regroupant 5 régions sur un total de 16, absorbe plus de 45% de la production totale. En regard, 31 millions de tonnes de sable sont mis sur le marché annuellement pour satisfaire la demande, selon les données estimées par l’APS. Le sable de dunes représente 37% de l’offre (11,8 Mt). Les sables d’oueds et ceux concassés pèsent quant à eux respectivement 30% et 28% du total. Le sable de dragage ne compte que pour 5%.
Cette offre importante n’est cependant pas exempte de contrariété comme l’attestent notamment les divers problèmes soulevés par l’extraction des sables de dunes et d’oued, qui causeraient d’importantes dégradations, entraînant parfois des impacts négatifs irréversibles sur l’environnement, voire des bouleversements des écosystèmes marins. L’absence de réglementation dans les deux filières, et le maintien en dehors du circuit formel des spécialistes, causeraient en outre des distorsions à plusieurs niveaux de la chaîne. Entre autres, cela conduit à un approvisionnement irrégulier du marché, et donc à la spéculation et à l’instabilité des prix, et ce, au bonheur des exploitants alors que les recettes fiscales en pâtissent, comme le souligne l’Association qui avance que sur les 31 Mt de sable produits et commercialisés annuellement, un peu moins de la moitié n’est pas déclarée et échappe donc à toute taxation. Ce qui est vrai pour les deux filières ne l’est toutefois pas pour le sable de dragage.
Au vu de la demande de sable estimée à 45,8 Mt dans les 5 prochaines années, un ensemble de mesures est alors proposé par l’APS afin d’y faire face de manière optimale. Il est alors question de rationnaliser la politique d’approvisionnement, en veillant à réduire la quantité extraite de chaque type de sable par région, tout en intégrant l’aspect environnemental. Des politiques d’ouverture du secteur sont également envisagées. Au delà, une plus grande rigueur est sollicitée par les operateurs au niveau des carrières via la mise en œuvre effective de certains contrôles, s’agissant notamment des redevances, de la facturation ou encore du dépassement de charge des transporteurs.
source: la vie éco
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